Les Khmers rouges (en khmer : Khmaer Krahom ខ្មែរក្រហម) sont le surnom d'un mouvement politique et militaire communiste radical d'inspiration maoïste, qui a dirigé le Cambodge de 1975 à 1979. Le prince Norodom Ranariddh (FUNCINPEC et fils de Sihanouk) devient ainsi « premier Premier ministre », alors que Hun Sen (Parti du peuple cambodgien) est nommé « deuxième Premier ministre ». Il aurait été volontairement prévu que l'assaut final sur Phnom Penh qui avait débuté en janvier devait être mené à terme pour coïncider avec le nouvel an khmer et marquer ce nouveau départ dans les esprits[219]. Une répression impitoyable est mise en place pour mater la rébellion dans l'est : So Phim, responsable de zone, a pour instruction de « torturer férocement » les chefs des insurgés[61]. À partir du mois de mars, plus d'un millier de Cambodgiens réfugiés au Viêt Nam depuis les accords de Genève étaient rentrés pour prendre part à la guérilla. La dernière modification de cette page a été faite le 15 janvier 2021 à 05:34. Au milieu du XXe siècle, Harold Lasswell a énoncé quelques principes pour un bon usage de la propagande. S'exprimant à Phnom Penh en 1976, Ieng Sary louait ces minorités ethniques loyales envers la révolution, peu intéressées par le commerce et vouant une haine féroce aux classes dirigeantes[211]. Yuon les accuse de dévaliser et piller les paysans, d'avoir exploité et escroqué les combattants khmers rouges et leurs dirigeants quand ceux-ci étaient faibles et désarmés[48]. Vorn Vet est vice-premier ministre chargé de l'économie, Ieng Sary des affaires étrangères, et Son Sen de la défense nationale. Le Cambodge est placé sous le contrôle d'une Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (APRONUC) pour la période de transition[156]. Dans la mesure où ces lois avaient rendu leur succès possible, ils ne voyaient pas pourquoi il en irait autrement de leur tentative de refaçonner le Cambodge rapidement. En 1997, le général Nhiek Bun Chhay poursuit des négociations avec la faction khmère rouge basée à Anlong Veng, fidèle à Pol Pot, Ta Mok et Khieu Samphân[171]. : Cambodia in the shadow of genocide, Le Siècle des génocides: Violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda, Accusations de cannibalisme au procès des Khmers rouges, Il y a 30 ans, le premier procès au monde pour génocide, « Mais où sont les complices des Khmers rouges ? L'oppression et l'arbitraire règnent dans le Kampuchéa démocratique[104]. Les premières opérations sont de petite envergure, mais leur permettent de s'emparer d'armes. Les musulmans chams de la zone gérée par Vorn Vet (ja) se voient interdire le port du costume islamique ; la propriété foncière et certaines possessions privées sont collectivisées ; les mariages luxueux sont interdits. Chaque individu de la société civile se faisait appeler « mit », ce qui signifie « ami de tous », ce qui est parallèlement un des points centraux d'un régime communiste. Latest Popular Latest Home; Khmer Rouge. Ce même jour, Lon Non et Long Boret, deux des principaux dignitaires de la République khmère encore à Phnom Penh, sont exécutés sur la pelouse du Cercle sportif. Pour ce faire, le PCK espère recruter, au besoin par la force, des troupes fraîches. L'opération s'avère finalement plus difficile que prévu, et échoue à forcer le retrait des unités vietnamiennes du Cambodge ; les troupes chinoises se retirent du Viêt Nam à la mi-mars[130],[131]. Ce n'est que plusieurs mois après leur prise de pouvoir que les Khmers rouges entreprennent de constituer un embryon de gouvernement. Saloth Sâr et Rath Samoeun reviennent en Indochine française en 1953, et rejoignent un camp Việt Minh. Le 7 janvier 1979, les premiers blindés vietnamiens pénètrent dans Phnom Penh désertée par ses défenseurs. Une autre continuité allait être que contrairement au discours officiel, le pouvoir restait concentré entre les mains d'un groupe restreint de personnes. Le niveau général de tension dans la population était très élevé et les individus étaient assez vulnérables. Quatre jours plus tard, le régime pro-vietnamien de la République populaire du Kampuchéa est proclamé, avec Heng Samrin comme président et le jeune Hun Sen comme ministre des affaires étrangères[127]. Son témoignage confirme que les Vietnamiens opèrent bien masqués, que Sihanouk reste populaire et que l'union dont se prévaut le FUNK n'est que de façade. En octobre, Vorn Vet participait à une formation politique de plusieurs jours. Malgré la fin du mouvement Khmer issarak, le Parti révolutionnaire du peuple khmer continue d'exister au Cambodge, mais doit limiter ses activités. La participation de quelques intellectuels dits « progressistes » aux gouvernements du royaume du Cambodge reste provisoire et symbolique, la vie politique du pays étant dominée par le Sangkum Reastr Niyum, mouvement initié par le roi (puis Premier ministre, puis chef de l'État à vie) Norodom Sihanouk. Norodom Sihanouk prend la présidence de la coalition ; Khieu Samphân est quant à lui Vice-Président chargé des affaires étrangères et Son Sann, Premier ministre[148]. Entre 1975 et 1979, le PCK voudra exercer un pouvoir absolu et mettre en place une société. La liste de contraintes se poursuit ainsi sur plusieurs lignes. L'incurie du régime de Lon Nol, les graves difficultés économiques des paysans cambodgiens, et l'effet dévastateur des bombardements de l'US Air Force sur le pays, notamment à la frontière entre le Cambodge et le Viêt Nam, poussent un nombre croissant d'habitants des zones rurales à rejoindre les Khmers rouges[36]. Le 21 juin 1982 est créé à Kuala Lumpur le Gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique (GCKD), reconnu par l'ONU. Les Cambodgiens refusant d'abandonner leurs maisons sont souvent abattus, ou tués dans la destruction de leurs logis[85]. En novembre 1991, Khieu Samphân et Son Sen se rendent à Phnom Penh pour y inaugurer la mission du Parti du Kampuchéa démocratique, mais, sans que la police de Hun Sen intervienne, ils sont malmenés par une foule en furie, et doivent prendre la fuite[157],[158]. À part lui, peu font le rapprochement avec l'emblème de l'U.R.S.S., mais la plupart étaient surpris par le rituel et le respect qu'on leur demandait d'observer devant un simple drapeau. En janvier 1971, le comité central du Parti communiste du Kampuchéa se réunit, en l'absence de Khieu Samphân, Hu Nim et Hou Yuon, et réorganise les zones administratives du mouvement, tout en établissant la nécessité de bonnes relations avec les Nord-Vietnamiens, tant qu'ils combattent un ennemi commun[39]. : Horn, Vannead: 9781524645939: Books - Amazon.ca Le document déplorait que les fermiers soient privés de leurs « droits de vote, d'étudier, de lire des livres progressistes et de voyager librement pour gagner leur vie ». Un document saisi peu après à côté de Kratie semble provenir de cette session ; il préfigurait plusieurs mesures du Kampuchéa démocratique qui ne seront pas appliquées avant le retrait vietnamien en 1972. Les Khmers rouges continuent de fonctionner selon une logique du secret, ne révélant ni l'identité de leurs véritables dirigeants, ni même l'existence du Parti communiste du Kampuchéa. Le gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa, quant à lui, dirigé officiellement à Pékin par l'ancien premier ministre de Sihanouk Penn Nouth, est totalement isolé de la réalité du terrain. Les Cambodgiens n'ont droit à aucune vie privée, à aucune liberté de conscience. Les victimes civiles au Cambodge ont conduit un peuple furieux dans les bras d'une insurrection qui avait bénéficié d'un soutien relativement faible jusqu'au début des bombardements, la mise en mouvement de l'expansion de la guerre du Viêt Nam au Cambodge profond, un coup d'État en 1970, la hausse rapide des Khmers rouges, et, finalement, le génocide cambodgien », Robbie Corey-Boulet – The Phnom Penh Post / Le petit journal – Cambodge/khmers rouges -. By fighting the North-Vietnamese in the 1960's and 70's the US indirectly helped The Khmer Rouge into power. Financés par le commerce du bois précieux et leurs accords d'exploitation minière avec des sociétés thaïlandaises (activités qui leur rapportent environ 200 millions de dollars par an), ils continuent la lutte armée tandis que les tensions entre les deux formations au pouvoir se multiplient. Ta Mok dirige également 10 000 hommes, dans la région d'O Trao. Ils lui ont ensuite retiré le foie et l'ont cuit pour en faire leur repas », « des erreurs dans l'application de notre politique consistant à donner l'abondance au peuple », « à l'esprit vietnamien dans un corps khmer », « s'unir avec d'autres forces nationales », « Institut supérieur de défense nationale », « Nous devons penser à la paix au Cambodge », « tout individu qui ne reconnaît pas, qui minimise ou qui nie », « les dirigeants Khmers rouges étaient des praticiens bien plus que des théoriciens : ce sont les expériences de, so many counterrevolutionary ideas among rulers and ruled, so much poor leadership and so much counterrevolutionary behaviour, « tant d'idées contre-révolutionnaires parmi les dirigeants et les dirigés, une si faible direction et tant de comportements contre-révolutionnaires », « L'impact de ces bombardements, objet de nombreux débats depuis trois décennies, est maintenant plus clair que jamais. En 1973, les forces khmères rouges procèdent dans leurs zones à des tueries massives pour imposer la nouvelle autorité, notamment dans la zone nord-est. Yuon affirme également que depuis le milieu de 1972, le Parti communiste du Kampuchéa revendique une certaine indépendance que les dirigeants de Hanoï et du Việt Cộng se doivent de respecter. Les conditions alimentaires du pays ne s'étant pas améliorées, aux personnes ayant fui l'invasion s'ajoutent avec le temps celles qui tentent de se soustraire à la famine. Si la république populaire de Chine se contente d'une opération ponctuelle contre le Viêt Nam, elle s'engage par contre dans une hostilité de longue haleine à l'égard du régime de Hanoï, qui bénéficie pour sa part du soutien de l'URSS. En mars, quand ils prennent Oudong, l'ancienne capitale royale, ils déportent près de 20 000 personnes à la campagne, exécutent les « ennemis de classe » — les représentants du gouvernement et les enseignants qui n'avaient pas rejoint leur cause — et mettent les autres au travail[62]. Il n'en demeure pas moins que les débats se poursuivent concernant l'influence morale que la religion majoritaire du pays a pu exercer sur l'idéologie des partisans de Pol Pot[224]. Le 23 mars, Sihanouk se décide et annonce la formation d'un gouvernement en exil, le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa (GRUNK, dit également « Gouvernement royal d'union nationale du Cambodge », soit GRUNC) et d'un mouvement de guérilla, le Front uni national du Kampuchéa (FUNK), appelant les Cambodgiens à prendre les armes contre le régime de Lon Nol. Le secrétaire du parti, Tou Samouth, est suivi dans la hiérarchie par Nuon Chea, Saloth Sâr et Ieng Sary. Tout ceci part d'une idéologie sociopolitique, qui était très répandue en Europe de l'Est et dans l'échiquier asiatique de l'époque. All Free. Les étudiants communistes cambodgiens, parmi lesquels on trouve Son Sen et Khieu Samphân, étudient les textes de Karl Marx, Lénine ou Staline[9]. Des contacts avec la Corée du Nord de Kim Il-sung, Pol Pot a peut-être retiré des enseignements en matière d'espionnage permanent, de purges politiques[204] et le besoin omniprésent d'autarcie prôné par le Juche[205]. En avril 1991, cependant, les partisans de Pol Pot rejoignent les négociations après avoir reçu le feu vert de la Chine. Les nouveaux venus étaient de ce fait appréciés pour leur enseignement et leurs connaissances, mais les dirigeants les soupçonnaient de travailler pour Hanoï. Il est, à ce titre, chef de l'État par intérim lors des absences du roi : c'est notamment dans le cadre de cette fonction qu'il a promulgué, en 2004, les amendements nécessaires au fonctionnement des Chambres extraordinaires destinées à juger les Khmers rouges[201]). Il défend le nouveau régime en octobre devant l'Assemblée générale des Nations unies[90]. Sihanouk, en quête d'alliés, se rend en république populaire de Chine et diffuse sur Radio Pékin un message promettant de lutter pour la « justice ». Ieng Sary meurt le 14 mars 2013 à l'âge de 87 ans, avant que le tribunal ait pu décider de son sort ; son épouse Ieng Thirith, dont les facultés mentales se sont détériorées, probablement du fait de la maladie d'Alzheimer, est quant à elle écartée de la procédure dès septembre 2012, Nuon Chea et Khieu Samphân demeurant les seuls accusés[194],[195]. L'ancienne zone khmère rouge de Pailin demeure dans les faits gérée par les hommes d'Ieng Sary qui, en échange de l'impunité, conservent leur autonomie[180]. Ce point est renforcé par un témoignage d'un khméro-vietnamien recueilli une dizaine d'année plus tard qui affirmait que dans les forêts du Phnom Santhuk, outre l'entraînement au combat, il devait enseigner le khmer aux unités du FNL présentes, alors que les recrues locales apprenaient le vietnamien et participaient à des réunions dans cette langue[30]. À la fin 1968, les agissements des rebelles sont tout de même signalés dans douze des dix-neuf provinces du Cambodge[25]. We could never support him, but China could.” According to Brzezinski, the USA “winked, semi-publicly” at Chinese and Thai aid to the Khmer Rouge. À travers tout le pays, dix mille villageois quittent leurs foyers pour rejoindre les rebelles. Ils sont accueillis comme de hauts dignitaires au nom de la « réconciliation » nationale. À la fin de la guerre d'Indochine, les « Khmers Việt Minh », conformément aux accords de Genève, déposent les armes ou se réfugient au Nord Viêt Nam. Leur avance sur Phnom Penh est toutefois contrariée par les bombardements américains[54]. À l'été 1977, Lê Duẩn et le bureau politique du Parti communiste vietnamien décident d'intervenir militairement contre les Khmers rouges. Aucun dirigeant notable n'a laissé de recueil d'écrits, ce qui peut rendre complexe l'identification des racines idéologiques précises du mouvement Khmer rouge. Beaucoup seront consternés par le coût humain. Enfin, il semble que le séjour, à la fin des années 1960 des principaux cadres du Parti communiste du Kampuchéa parmi les peuplades du nord-est cambodgien ait également eu une influence non négligeable sur l'idéologie khmère rouge. Proclamé le 5 mai, le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa, basé à Pékin, est reconnu par la Chine, par la Corée du Nord, le Nord Viêt Nam, Cuba et quelques pays du tiers monde[26]. La population cambodgienne est divisée en plusieurs groupes : les anciennes élites du régime de Lon Nol, et ses partisans réels ou supposés deviennent les « déchus », ou le « peuple ancien » ; les habitants des régions prises en 1975 deviennent le « peuple nouveau », ou les « candidats » (à un statut de citoyen). Les deux témoignages montrent que les idées et le mode de fonctionnement khmers rouges sont déjà plus qu'ébauchés à la fin de 1972. Plusieurs milliers de membres de groupes tribaux se rebellent et se réfugient à la frontière vietnamienne. Dans le même ordre d'idée le concept d'Angkar toute puissante et infaillible dont l'intérêt doit passer avant celui des simples mortels, présente de nombreuses similitudes avec le Bouddha, mais également avec la plupart des divinités des autres religions de la planète[226]. Leur fuite a été organisée par les cellules clandestines du parti à Phnom Penh et ils passent neuf mois ensemble comme membres candidats du PCK dans la zone spéciale visitée auparavant par Thion. La défection de Ieng Sary porte un coup décisif aux Khmers rouges qui, à la fin de l'année 1996, ont perdu presque toutes leurs bases de l'intérieur et se trouvent confinés sur une bande de jungle de quelques centaines de kilomètres carrés. Le premier est le passé glorieux de l'empire angkorien dont le Cambodge se veut l'héritier ; le second est la spécificité de la race khmère qu'il faut préserver coûte que coûte et enfin, le troisième la haine du Vietnamien qui sera souvent vu comme un obstacle à l'accomplissement du second point. Ces chiffres prennent en compte les massacres, les exécutions, les victimes de la famine provoquée et entretenue par l'incompétence du régime, ainsi que les persécutions et massacres dont font l'objet certaines ethnies telles les Chams ou les personnes d'origine vietnamienne[106],[107]. Les Khmers rouges restent cependant exclus, de leur propre fait, de la « réconciliation nationale ». Le 2 avril, la demande de démission de Sihanouk est rendue publique. Les Khmers ont accordé une importance particulière aux slogans destinés aux enfants, puisque ceux-ci représentaient l'espoir de survie du régime à long terme. Malgré les pressions chinoises et l'accord de Pol Pot, Sihanouk refuse d'abord le poste de chef de l'État du gouvernement en exil, plusieurs de ses enfants et petits-enfants ayant disparu entre 1975 et 1979 ; puis, en 1981, constatant que les Khmers rouges résistent aux offensives des Vietnamiens pour les déloger de leurs bastions, il accepte de pactiser à nouveau avec eux pour ne pas disparaître du jeu politique et conserver une chance de revenir au pouvoir, tout en jugeant cette alliance « ignominieuse ». On the face of things, they have supported the war crimes tribunal, but in effect have been denying there long association with the Khmer Rouge as part of their cold war battle with the USSR and Vietnam. Ils décrivent également en détail le programme social khmer rouge. 1970's PEAKED CAP - KHMER ROUGE - Vietnam War, KILLING FIELDS CAMBODIA - Size 54. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette préférence accordée par les Vietnamiens aux Khmers rouges dissidents : ceux-ci se seraient montrés moins sensibles à la corruption financière que les anciens Khmers issarak ; ces derniers, ayant généralement vécu des années au Viêt Nam, auraient eu une meilleure connaissance des réalités politiques vietnamiennes et par conséquent une plus grande capacité de tenir tête à leurs protecteurs ; enfin, les Khmers rouges dissidents, ayant le plus à perdre d'un retour de Pol Pot, auraient été jugés plus dociles[134].